Королевский двор и политическая борьба во Франции в XVI-XVII веках - Владимир Шишкин Страница 47
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Cependant, toute la logique de la lutte de la monarchie pour construire, maîtriser et diriger sa Cour, montre bien que les desseins à long terme de la Couronne étaient loin de ce qu'elle atteignit en réalité. En effet, chaque pas effectué dans l'organisation de la Cour de l'époque correspondante s'avérait être une étape de développement de l'absolutisme ayant joué un rôle sans doute plus positif que négatif pour la France des XVI et XVIIème siècles. Jusqu'à la fin du XVIIème siècle, la royauté devançait la Cour par l'initiative de ses réformes, initiative qui disparut rapidement après que celle-ci s'imposa. La Cour conserva son développement propre et ne laissa pas le souverain intervenir dans les règles de son fonctionnement qui de fait, perdurèrent. Si à l'époque des derniers Valois et des premiers Bourbons la majorité de la noblesse de souche qui faisait l'essentiel de la Cour, continuait de voir dans le souverain un suzerain et le chef suprême de l'armée et, en somme se conformait à la tradition, rendant hommage pour un fief, sous Louis XIV, les mélanges sociaux rattachèrent la Cour à l'appareil juridique et administratif et changèrent la nature même de l'aristocratie tandis que s'effectuait le remaniement des élites, et qu'au sommet se propulsèrent membres du parlement et bureaucrates, péjà la noblesse ne se considérait plus comme d'épée mais uniquement comme noblesse de Cour, donc classe privilégiée, pourtant le cardinal de Richelieu écrivait au sujet de la noblesse, que: «la guerre est son devoir premier, car la noblesse qui n'est pas prête à guerroyer au premier appel de son roi, est un luxe et un fardeau pour son pays et ne mérite pas les privilèges qui la distinguent des petites gens»
Néanmoins les considérations du rôle social de la noblesse aux XVI–XVIlème siècles prenaient racine dans un passé lointain, à l'époque de l'âge d'or, ce qui finalement restait moyenâgeux. En somme, tous les efforts du pouvoir royal pour centraliser la France et soumettre les féodaux rebelles au XVIème siècle se sont mués au fur et à mesure en une lutte pour centraliser la Cour et diriger la noblesse d'épée vers le service de l'état.
Les guerres civiles (1559–1598) qui se sont déroulées durant le règne des derniers des Valois éclatèrent en partie à cause de la réaction de la noblesse à l'autorité grandissante du pouvoir royal. De fait la volonté d'Henri III (1574–1589) de réconcilier deux camps rivaux de la Cour se soldèrent par une exacerbation de la tension. En créant une hiérarchie stricte dans les rangs et les protocoles, en élargissant le système des institutions de la Cour, le roi a de lui-même provoqué le conflit avec la noblesse catholique dont il avait le soutien au début, en excluant de la structure de la Cour un certain nombre de clientèles de gentilshommes. Le pouvoir royal au XVIème siècle n'a pas pu gagner la maîtrise de la Cour car il a laissé grandir la haute aristocratie ce qui par la suite, l'a obligé à louvoyer entre différentes alliances en lutte. Ainsi, toutes les tentatives de Henri III d'attirer les Grands à la Cour se heurtèrent-elles à leurs ambitions politiques ce qui entraîna le roi dans une lutte d'influence ayant pour but d'attirer la noblesse de haut lignage de son côté.
Les épreuves subies par la Couronne durant les guerre» civiles ont cependant contribué à satisfaire un désir de compenser la perte d'un pouvoir plus ancien. Aussi les monarques placèrent-ils au-dessus de tout l'idée de la nature divine du pouvoir royal, la grandeur de sa majesté royale ce qui se traduisait notamment par un développement démesuré du Protocole (Règlement). Il était clair que dans des conditions de paix ce Règlement pouvait discipliner la noblesse et devenir un moyen de manipulation.
Les premiers Bourbons ont en somme suivi le chemin tracé par Henri III en continuant à cantonner les Grands aux seconds rôles et les plaçant au plus loin de la vie politique. Il leur fut de ce fait beaucoup plus facile d'agir qu'aux roi des dynasties précédentes puisque les désordres civils avait saigné à blanc la noblesse car nombre de chefs de file avaient péri dans des luttes intestines. Cependant, toute la noblesse n'était pas prête à soutenir la Couronne et à accepter la sévérité du protocole. La polarisation de la noblesse restait un facteur fondamental de la vie politique de la Cour et du pays. La Couronne utilisait fréquemment les luttes des fractions pour renforcer sa position. Les courtisans qui ne retenaient pas particulièrement l'attention royale poussaient les courtisans qui leur étaient supérieurs en rang et à qui ils étaient subordonnés à intriguer et comploter. De ce fait, ils entraient en guerre avec le reste des courtisans fidèles à la Couronne parmi lesquels on comptait beaucoup de noblesse récente. La politique sociale de l'absolutisme était encore trop imparfaite pour assurer une charge à tous les nobles surtout au sein de la Cour. Le pouvoir a cependant réussi à briser la tendance de formation des clientèles des Grands en les couvrant d'honneurs et de largesses matérielles tandis que les mesures prises à rencontre de l'opposition étaient des plus draconiennes. La petite et moyenne noblesse isolée et ruinée préféra la paix avec le pouvoir royal qui voit remonter son origine â la seconde moitié du XVII eme siècle.
L'institution de la Cour a assuré la victoire de la politique de Henri IV (1589–1610) ainsi que celle de Louis ХIII (1610–1643). Les travaux menés pour le perfectionnement de sa structure, l'augmentation du nombre de ses membres ne cessèrent jamais durant les règnes de ces rois bien qu'ils n'eussent pas bénéficiés de grande expérience de la part de leurs prédécesseurs dans le domaine de l'organisation de la Cour. Cependant, la Cour devint un fondement solide du destin de la noblesse, puisque les charges de Courtisans devenaient pour nombres de ses membres le principal bien de la famille et constituait l'héritage. Le cercle de la Cour ou «la société de la Cour» eut sous Louis XIII une tendance à se renfermer sur elle-même, devenant ainsi l'institution socio-politique principale du pays. La Cour dans les années 20–30 se mit à fixer dans des registres particuliers les membres la constituaient en fonction de leur naissance. La Cour au service de la Couronne: tel était le but de Louis XIII et de son Premier ministre Richelieu. C'était à cette fin que la Couronne voyait la cime de sa grandeur.
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